"Une fois de plus, Son Pépère enfonce une porte déjà entr'ouverte. Il s'était aperçu, surprenant des conversations entre amis, que la chasse à l'embonpoint se prépare. Il se réjouissait de tenir un thème original. Il fut bien déçu en découvrant qu'un hebdomadaire connu1 avait déjà évoqué le sujet en 2009.
Mais rien ne peut contraindre Son Pépère au silence, il a donc persisté à vouloir nous éclairer de son avis."
Mais rien ne peut contraindre Son Pépère au silence, il a donc persisté à vouloir nous éclairer de son avis."
Jacon, fidèle secrétaire
Dans les temps anciens, on pouvait librement haïr les lépreux, les hérétiques ou les habitants du village voisin. Les premiers étaient repoussés à coups de pierres, les seconds égorgés aux Saint-Barthélémy, les troisièmes rossés à l'occasion des fêtes paroissiales. C'était le temps des plaisirs simples, nos pères vivaient heureux sans aigreurs refoulées et l'action virile tenait lieu de benzodiasépines.
La civilisation est venue tout gâcher et les trois fléaux que sont les antibiotiques, la laïcité et la police nous ont contraints de trouver d'autres pratiques récréatives. Le bon sens lui même s'est mis de la partie, puisqu'aujourd'hui encore rouquins et nains ont droit au même respect !
Pendant ce temps, la société avait créé l'immigration et, au siècle dernier, nous avons pu disposer de Polonais, d'Italiens, d'Espagnols et de Portugais pour assouvir nos petites contrariétés. On pouvait crier "espèce de sale Polaque", ou "Macaroni", "Espingouin", "Portos" selon les circonstances. Celui qui invectivait ressentait un bien-être aussi intense que l'humiliation infligée à sa cible.
Hélas, le temps qui passe a accompli son œuvre de dilution; il ne reste guère aujourd'hui que les noirs, les arabes, les asiatiques, plus récemment les auvergnats, dont nous puissions encore profiter durablement. La situation serait somme toute satisfaisante si intellectuels, philosophes et politiciens n'avaient dénoncé racisme et xénophobie, les mettant à l'index, pour les seules raison qu'ils sont stupides dans leur principe et dangereux quant à leurs conséquences. Bien sur, les esprits éclairés parviennent encore à agrémenter leur image d'une légère touche d'antisémitisme, encore assez bien portée aujourd'hui si elle reste feutrée; mais tout le monde n'en a pas les moyens.
S'il n'est donc plus possible de détester intelligemment les personnes d'origine ou de culture étrangère, quelles bêtes noires allons-nous pouvoir légitimement mépriser? Qui sera le bouc émissaire sans lequel nous croupirons dans une médiocre harmonie?
Les utilisateurs de téléphone portable ont été de bons candidats pour cette fonction. On a pu longtemps les conspuer à l'envi dans les trains ou dans la rue. Leur espèce toutefois s'est tellement répandue que plus grand monde ne peut légitimement persister dans cet ostracisme.
Ce fut ensuite au tour des fumeurs; ils reprirent efficacement ce rôle purificateur. Après avoir infesté sans vergogne lieux de travail et espaces publics pendant des décennies, ils ont été mis progressivement au ban de la société. Nous ne les plaindrons pas, nous savons en effet qu'ils n'hésitent pas à faire payer les conséquences de leur vice à la Sécurité Sociale. La preuve la plus patente de leur infamie tient au fait que le législateur, qui les a mis hors d'état de nuire depuis plus de vingt ans, juge bon de les poursuivre aujourd'hui encore jusque dans leur logis où la détection des fumées sera bientôt la règle. Alors si votre niveau culturel ne vous permet pas d'être raciste, il vous est facile d'insulter un fumeur quand il va se cacher; vous pouvez aussi le dénoncer sans honte à la police s'il tente de polluer le quai de la gare.
Attention toutefois, quand les derniers fumeurs auront rendu leurs poumons à leur créateur, ou qu'il ne restera plus qu'une poignée de parias tabagiques terrés dans des catacombes, les braves gens risquent ne plus avoir que les alcooliques à vilipender.
On sait aussi que plus d'un intellectuel est porté sur le tabac ou la bouteille. Ces gens-là aussi doivent pouvoir bénéficier, tout autant que les autres, du droit à haïr ou simplement à mépriser. Les besoins actuels en biodiversité ne poussent-il pas à augmenter la palette des ennemis publics?
Voilà pourquoi les personnes corpulentes viennent à point nommé élargir le champ des têtes de turc, voire, dans un avenir proche, prendre la succession des fumeurs maudits.
Qui n'a jamais entendu un ami, un parent ou une relation de travail, cultivé, antiraciste, large d'esprit, qui vote peut-être à gauche, glisser à votre oreille: " non mais tu as vu celle-là? elle pourrait quand même faire un régime, moi je ne pourrais pas rester comme ça! en plus elle nous nargue avec son petit air satisfait! Et son gros bonhomme avec sa chemise qui pendouille, et la sueur sur son front, ne trouves-tu pas tout cela répugnant? etc..."
Car il faut dire que les gros sont satisfaits de leur état, leurs rondeurs s'étalent avec complaisance. Ils offensent le bon goût et la diététique, ils font fi de leur bilan carbone par l'emballement de leur métabolisme. Ils méritent sans doute l'indulgence et le respect dus à tous, mais à un degré moindre, car ils sont responsables de leur état. En effet, pour ne pas être gros, il suffit de ne plus manger autant. De la même façon, pour ne plus être fumeur, ou alcoolique, il suffit de ne pas fumer, ou de ne pas boire. Cela ne demande donc aucun effort, puisqu'au contraire, il suffit de s'abstenir. Celui qui veut avoir des muscles saillants doit passer des heures dans les salles de sport, soulever des disques de fonte et courir longtemps dans le froid du matin. L'obèse au contraire, quand il se prépare à reprendre des pâtes, n'a rien d'autre à faire que se laisser aller à sa paresse naturelle en posant sa fourchette; cela ne demande aucun effort.
On voit ainsi que l'embonpoint ne naît que du désir de narguer ses semblables et de s'en démarquer. C'est pourquoi ceux qui s'en parent sont maussades, méprisants et asociaux.
Ça n'est pas tout, on a montré récemment qu'en plus, ils étaient sots, dans une étude2 dont Son Pépère a préféré revoir le protocole expérimental, afin d'en affiner les résultats (voir en annexe).
Ça n'est pas tout, on a montré récemment qu'en plus, ils étaient sots, dans une étude2 dont Son Pépère a préféré revoir le protocole expérimental, afin d'en affiner les résultats (voir en annexe).
La présence des personnes de grosse taille serait à terme interdite dans les lieux publics, seulement tolérée dans les bars en terrasse.
On réserverait un jour de l'année -par exemple le lundi de Pentecôte- pour qu'il soit permis de les insulter dans la rue, de leur jeter des boulettes de papier mâché ou des balles en caoutchouc, à défaut de pierres. Les autres jours, il serait seulement possible de les ridiculiser, mais sans s'adresser à eux directement, parce que, dans ce cas, ce serait du harcèlement, et les gardiens des droits de l'homme y trouveraient à redire.
Et c'est grâce à d'habiles mesures comme celles-ci qu'on arrivera bientôt à extirper de notre société les manifestations de racisme et de xénophobie ainsi que bien d'autres comportements inappropriés.
Annexe :
La sottise, le poids et même plus :
Les études mettant en relation quotient intellectuel et coefficient de masse corporelle sont peu détaillées. Son Pépère a eu l'idée de mener sa propre enquête auprès d'un grand nombre de ses amis.
Il a remplacé les tests de Q.I. par une question arithmétique simple, et il a élargi la population sondée en l'étendant aux personnes de sexe féminin. Il a aussi cherché l'effet du caractère "couleur des cheveux". Les résultats, résumés ci-dessous, sont parfaitement clairs :
A la question "combien font 2 +2 ?"
pour les lecteurs de ce blog qui n'auraient pas été sondés, son Pépère dévoile la bonne réponse : 2+2 =4
Récapitulatif des réponses :
La sottise, le poids et même plus :
Les études mettant en relation quotient intellectuel et coefficient de masse corporelle sont peu détaillées. Son Pépère a eu l'idée de mener sa propre enquête auprès d'un grand nombre de ses amis.
Il a remplacé les tests de Q.I. par une question arithmétique simple, et il a élargi la population sondée en l'étendant aux personnes de sexe féminin. Il a aussi cherché l'effet du caractère "couleur des cheveux". Les résultats, résumés ci-dessous, sont parfaitement clairs :
A la question "combien font 2 +2 ?"
pour les lecteurs de ce blog qui n'auraient pas été sondés, son Pépère dévoile la bonne réponse : 2+2 =4
Récapitulatif des réponses :
Fréquence
|
réponse
|
erreur
absolue
| |
Population standard |
98%
|
4
|
0
|
Hommes gros et bruns |
90%
|
5
|
1
|
Hommes gros et blonds |
92%
|
6
|
2
|
Femmes minces et brunes |
89%
|
5
|
1
|
Femmes grosses et brunes |
95%
|
6
|
2
|
Femmes minces et blondes |
87%
|
6
|
2
|
Femmes grosses et blondes |
98%
|
7
|
3
|
Il apparaît donc sans contestation possible que l'obésité engendre la sottise, mais que l'effet peut être amplifié de façon additive par d'autres facteurs.